Plouguenast – La Prénessaye
Papa nous a déposées, Sla et moi, dimanche en fin de journée au gîte du Colombier à Plouguenast.
Après avoir tenté vainement de mettre Sla au pré (Sla étant chaude comme la braise, je craignais qu’elle ne défonce les fils ou glisse sur la dalle de ciment et se blesse avant même de prendre le départ…) je l’ai finalement emprisonnée pour la nuit dans un petit paddock solidement clos, que je pouvais surveiller de ma chambre. Les enfants du gîte ont passé la soirée à lui apporter de l’herbe, tandis que je commençais la lecture de mon premier bouquin.
Nous nous mettons en route lundi à 7h du matin, après un réveil à 5h30 pour donner sa ration à la demoiselle encore bien énervée. Au programme 27km, en passant par la forêt de Loudéac et l’ancienne voie ferrée. La journée s’annonçant chaude, il n’est pas question de marcher sous le cagnard: je souhaite arriver à l’étape avant le soleil! Les chemins sont beaux et roulants mais nous restons au pas, car les sacoches sont volumineuses et, en dépit de mes efforts de ligottage, peu stables. Je me console en me disant qu’on pourra avancer plus vite les jours où l’on reste chez les copains, sans bagages!
Nous ne rencontrons pas un seul humain avant 11h, mais nous croisons deux chevreuils dans la matinée et échappons de peu à un incident en passant devant un pré où se trouvent des chevaux; ils sont planqués dans leur abri, et surpris par l’arrivée de Sla, l’un d’eux en surgit comme un diable de sa boîte, oublie de brancher son cerveau et saute la clôture de pied ferme; heureusement il atterrit dans un autre paddock fermé, et, surtout, son pote ne le suit pas. Je pense que les proprios vont se demander comment et pourquoi il s’est retrouvé de l’autre côté du fil, mais je ne vois aucune habitation et ne peux prévenir personne, donc je continue ma route mine de rien!
On se tape un temps de cochon pendant deux heures. Je suis trempée, j’ai froid et, avouons-le, je me demande ce que je fous là… Heureusement on arrive bientôt en forêt de Loudéac; dedans, il fait nuit (à 10h du matin en août…) mais au moins, on est au sec!
Enfin, le temps s’améliore, on sèche et on rentre sous le soleil annoncé. Je fais à pied les 5 derniers km pour soulager Sla, et nous arrivons vers midi chez Morgane à la Prénessaye. J’ai rencontré Morgane par hasard lors de ma tournée de reconnaissance; ne trouvant pas la ferme pédagogique où je souhaitais m’arrêter au départ, j’ai rencontré Morgane qui s’occupait de sa jument dans le hameau voisin; au culot, je m’invite chez elle! Morgane est adorable, mon projet lui plait et elle me laisse plein de petits mots sympas que je découvre en arrivant; merci Morgane – et à ta famille! – pour ton accueil!
Je m’aménage une couchette sous le hangar, à proximité de Sla qui se demande ce qu’elle fait là!
Après avoir fait mon nid, je mange une délicieuse salade en conserve (dont rien que l’idée me donnera envie de vomir dans quelques jours mais je ne le sais pas encore!), je fais ma toilette dans un seau et me couche à… 19h! Ce qui me laisse LARGEMENT le temps de bouquiner jusqu’à la nuit!
C’est marrant, je reconnais bien les lieux, on avait dormi dans le gîte sur la 10ème photo!
Super première journée, je file au jour 2!